Édition 2011
Artiste présentée par le Point du jour
Lynne Cohen
Les images de Lynne Cohen montrent systématiquement des intérieurs sans personnages. Ce rigoureux minimalisme contraste avec une décoration souvent kitsch, parfois un détail incongru ou une relation incompréhensible entre les objets. Plus on s’applique à voir, plus l’inquiétude s’insinue : d’abord, en raison de la contrainte sur les corps que les lieux suggèrent ; ensuite, quant à la nature des images, entre catalogues d’équipement et installations artistiques. Ces vues frontales, aux cadres imposants, sont toujours à double fond. Quelque chose, de dérisoire ou de grave, y semble camouflé, autant qu’elles apparaissent, elles-mêmes, comme des camouflages ; mais de quelles intentions alors, et de quelles réalités ?
David Barriet, David Benassayag, Béatrice Didier
Depuis plus de trente ans, Lynne Cohen photographie des salons, des clubs masculins, des salles de classe, des établissements de bain et des installations militaires. Elle pourrait être une collectionneuse en quête, à travers toutes ces pièces, de la pièce unique ; mais une collectionneuse que l’origine ou l’authenticité n’intéressent guère : Lynne Cohen préfère en effet ne pas préciser où ses photographies ont été prises, contribuant ainsi à accroître leur uniformité factice.En réalité, chaque site prélevé dans le monde matériel, devient encadré sur les murs de l’espace d’exposition, le lieu d’un drame possible. Accrochées plus bas que d’ordinaire, les images semblent des fenêtres à travers lesquelles nous pourrions basculer, comme Alice de l’autre côté du miroir. Les ouvertures d’où proviennent un éclairage artificiel, les rectangles de néons qui paraissent des vasistas opaques, les reflets réels ou supposés participent de cette impression de mise en abyme. Dans ce monde imaginé par l’homme, rien n’est à la mesure de l’humain : Des mannequins, des animaux peints, une famille de sous-marins noirs en promenade en sont d’ailleurs les rares habitants. Les cartes et les écrans signalent évidemment une logique policière ou marchande. Mais à ce contrôle social, Lynne Cohen n’oppose pas un discours de dénon- ciation. C’est par le tranchant de l’humour noir et de l’incongruité de l’objet trouvé que toute norme se trouve, d’un souffle, subrepticement subvertie.
David Barriet, David Benassayag, Béatrice Didier
David Barriet, David Benassayag, Béatrice Didier
Depuis plus de trente ans, Lynne Cohen photographie des salons, des clubs masculins, des salles de classe, des établissements de bain et des installations militaires. Elle pourrait être une collectionneuse en quête, à travers toutes ces pièces, de la pièce unique ; mais une collectionneuse que l’origine ou l’authenticité n’intéressent guère : Lynne Cohen préfère en effet ne pas préciser où ses photographies ont été prises, contribuant ainsi à accroître leur uniformité factice.
En réalité, chaque site prélevé dans le monde matériel, devient encadré sur les murs de l’espace d’exposition, le lieu d’un drame possible. Accrochées plus bas que d’ordinaire, les images semblent des fenêtres à travers lesquelles nous pourrions basculer, comme Alice de l’autre côté du miroir. Les ouvertures d’où proviennent un éclairage artificiel, les rectangles de néons qui paraissent des vasistas opaques, les reflets réels ou supposés participent de cette impression de mise en abyme. Dans ce monde imaginé par l’homme, rien n’est à la mesure de l’humain : Des mannequins, des animaux peints, une famille de sous-marins noirs en promenade en sont d’ailleurs les rares habitants. Les cartes et les écrans signalent évidemment une logique policière ou marchande. Mais à ce contrôle social, Lynne Cohen n’oppose pas un discours de dénon- ciation. C’est par le tranchant de l’humour noir et de l’incongruité de l’objet trouvé que toute norme se trouve, d’un souffle, subrepticement subvertie.
David Barriet, David Benassayag, Béatrice Didier
Depuis plus de trente ans, Lynne Cohen photographie des salons, des clubs masculins, des salles de classe, des établissements de bain et des installations militaires. Elle pourrait être une collectionneuse en quête, à travers toutes ces pièces, de la pièce unique ; mais une collectionneuse que l’origine ou l’authenticité n’intéressent guère : Lynne Cohen préfère en effet ne pas préciser où ses photographies ont été prises, contribuant ainsi à accroître leur uniformité factice.En réalité, chaque site prélevé dans le monde matériel, devient encadré sur les murs de l’espace d’exposition, le lieu d’un drame possible. Accrochées plus bas que d’ordinaire, les images semblent des fenêtres à travers lesquelles nous pourrions basculer, comme Alice de l’autre côté du miroir. Les ouvertures d’où proviennent un éclairage artificiel, les rectangles de néons qui paraissent des vasistas opaques, les reflets réels ou supposés participent de cette impression de mise en abyme. Dans ce monde imaginé par l’homme, rien n’est à la mesure de l’humain : Des mannequins, des animaux peints, une famille de sous-marins noirs en promenade en sont d’ailleurs les rares habitants. Les cartes et les écrans signalent évidemment une logique policière ou marchande. Mais à ce contrôle social, Lynne Cohen n’oppose pas un discours de dénon- ciation. C’est par le tranchant de l’humour noir et de l’incongruité de l’objet trouvé que toute norme se trouve, d’un souffle, subrepticement subvertie.
David Barriet, David Benassayag, Béatrice Didier
Exposition présentée avec la collaboration de la James Hyman Gallery à Londres, de la galerie In Situ / Fabienne Leclerc à Paris
et du Point du Jour.
Exposition présentée avec la collaboration de la James Hyman Gallery à Londres, de la galerie In Situ / Fabienne Leclerc à Paris et du Point du Jour.