Édition 2010

Marcos Lopez

Tinta Roja (Encre rouge)

À l’encre rouge, je simule le sang sur le corps des modèles puis, de la même encre, je colorie à la main les copies photographiques. Sang sur sang. L’idée est de Remarquer. Répéter. Exagérer. Sang fictif, en un pays de « gauchos » carnivores et anthropophages, capables de tuer une vache pour n’en manger qu’un steak, puis de laisser les restes aux charognards. Mon esthétique est baroque. Churrigueresque. Mélangée à la vibration phosphorescente des fresques murales psychédéliques décorant les murs des cabarets d’Iquitos. Lumière noire. Amazones. Sang, ayahuasca, sueur et larmes.
Je ressens le besoin de parler toujours de la même chose. Sans arrêt. Comme le mannequin d’un ventriloque empastillé. Transiter l’excès sans culpabilité. Écrire et méditer par la respiration en même temps. Comment trouver le ton, le style, pour dresser le portrait d’un continent peuplé d’amours d’indiennes et de conquérants-centaures, ambitieux et sanguinaires ? Plus tard et pour comble, leurs filles se marièrent avec des immigrants européens, descendus des bateaux, désorientés, obstinés, obsessifs... Nos grands parents italiens et espagnols. Ceux qui n’ont pas eu le temps de nous prendre dans leurs bras, de nous raconter des histoires avant de dormir, tellement ils étaient occupés à construire le pays.
« Forgeant un avenir », comme l’on disait autrefois.
Ils ont travaillé dur par vocation, pour alléger la douleur et la mélancolie d’avoir quitté leurs terres.
Et nous voilà : Répétant, et peut être amplifiant les mêmes erreurs, en un melting pot digital, mélange de Werner Herzog, Klaus Kinsky, Tupac Amaru, Alvar Núñez Cabeza de Vaca, Jorge Luís Borges, Evo Morales et Hugo Chávez.C’est depuis ce lieu, que je conte l’histoire d’un pays et d’un continent. Le point de vue est celui de mes propres expériences émotionnelles, je transforme l’odeur de la maîtresse de primaire en une chronique socio- politique de l’Amérique Latine.
Je réinvente l’histoire à ma guise. Je documente la réalité par une mise en scène.
Comme le faisait Glauber Rocha dans le sertão du Nordeste brésilien. Je prends possession de la Pampa humide pour en faire une scène. Un théâtre.
Je demande aux acteurs de représenter ma propre angoisse.
Une Argentine de carton-pâte. La patrie comme absence. Le vent. Le fleuve, marron, comme le lait maternel. L’encre rouge comme simulacre de la douleur.
Lorsque j’écris et prends des photos, je me transforme en Chamane. Je dialogue avec mes morts.
Marcos Lopez / Buenos Aires, mars 2010.
À l’encre rouge, je simule le sang sur le corps des modèles puis, de la même encre, je colorie à la main les copies photographiques. Sang sur sang. L’idée est de Remarquer. Répéter. Exagérer. Sang fictif, en un pays de « gauchos » carnivores et anthropophages, capables de tuer une vache pour n’en manger qu’un steak, puis de laisser les restes aux charognards. Mon esthétique est baroque. Churrigueresque. Mélangée à la vibration phosphorescente des fresques murales psychédéliques décorant les murs des cabarets d’Iquitos. Lumière noire. Amazones. Sang, ayahuasca, sueur et larmes.Je ressens le besoin de parler toujours de la même chose. Sans arrêt. Comme le mannequin d’un ventriloque empastillé. Transiter l’excès sans culpabilité. Écrire et méditer par la respiration en même temps. Comment trouver le ton, le style, pour dresser le portrait d’un continent peuplé d’amours d’indiennes et de conquérants-centaures, ambitieux et sanguinaires ? Plus tard et pour comble, leurs filles se marièrent avec des immigrants européens, descendus des bateaux, désorientés, obstinés, obsessifs... Nos grands parents italiens et espagnols. Ceux qui n’ont pas eu le temps de nous prendre dans leurs bras, de nous raconter des histoires avant de dormir, tellement ils étaient occupés à construire le pays.« Forgeant un avenir », comme l’on disait autrefois.Ils ont travaillé dur par vocation, pour alléger la douleur et la mélancolie d’avoir quitté leurs terres. Et nous voilà : Répétant, et peut être amplifiant les mêmes erreurs, en un melting pot digital, mélange de Werner Herzog, Klaus Kinsky, Tupac Amaru, Alvar Núñez Cabeza de Vaca, Jorge Luís Borges, Evo Morales et Hugo Chávez.C’est depuis ce lieu, que je conte l’histoire d’un pays et d’un continent. Le point de vue est celui de mes propres expériences émotionnelles, je transforme l’odeur de la maîtresse de primaire en une chronique socio-politique de l’Amérique Latine. Je réinvente l’histoire à ma guise. Je documente la réalité par une mise en scène. Comme le faisait Glauber Rocha dans le sertão du Nordeste brésilien. Je prends possession de la Pampa humide pour en faire une scène. Un théâtre.Je demande aux acteurs de représenter ma propre angoisse.Une Argentine de carton-pâte. La patrie comme absence. Le vent. Le fleuve, marron, comme le lait maternel. L’encre rouge comme simulacre de la douleur. Lorsque j’écris et prends des photos, je me transforme en Chamane. Je dialogue avec mes morts.

Marcos Lopez / Buenos Aires, mars 2010.

Avec le soutien de la galerie Ruth Benzacar, Buenos Aires. Les éditions Larivière publient un catalogue à l’occasion de l’exposition.
Exposition organisée avec le soutien de Jean-Louis Larivière et de la Central European House of Photography, Bratislava et présentée respectivement à la Ausstellungshalle, Francfort, à partir du 29 septembre 2010 et au Palace of Art, Bratislava, du 3 au 30 novembre 2010.
Encadrements réalisés par Circad.
Exposition présentée à l’Atelier des Forges, Parc des Ateliers.
Avec le soutien de la galerie Ruth Benzacar, Buenos Aires.
Les éditions Larivière publient un catalogue à l’occasion de l’exposition.
Exposition organisée avec le soutien de Jean-Louis Larivière et de la Central European House of Photography, Bratislava et présentée respectivement à la Ausstellungshalle, Francfort, à partir du 29 septembre 2010 et au Palace of Art, Bratislava, du 3 au 30 novembre 2010.
Encadrements réalisés par Circad.
Exposition présentée à l’Atelier des Forges, Parc des Ateliers.

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