Édition 2016

Artiste présenté par Mouna Mekouar.

Daisuke Yokota

Avec ces clichés, Daisuke Yokota évoque les lieux habités, les jardins secrets, les lieux intérieurs que chacun porte en soi. Cette conception métaphorique de l’espace – d’un espace mental fi ctif ou vécu – invite le spectateur à plonger dans un monde flottant, entre présence et absence, entre oubli et résurgence. Cette dynamique introspective qui se traduit, en images, par la répétition et la manipulation d’un même corpus à des intervalles de temps différents, témoigne, tel un lointain écho, de son obsession de mettre au jour le flux tendu de ses propres souvenirs. Sans début ni fin, son écriture photographique suggère les liens perdus avec le passé, les strates enfouies et les vérités cachées ou refoulées.
Mouna Mekouar

Il y a quelques années, abandonnant la technique argentique pour le procédé numérique, j’ai compris que certaines limites techniques et financières s’en trouvaient repoussées et que je pouvais dès lors réaliser un très grand nombre de photographies. Cependant, l’attention portée à mes travaux semblait s’affaiblir et quand j’observe ces nombreux fi chiers sauvegardés, ils apparaissent toujours diff érents de ce que j’avais imaginé : sur le papier ne fi gure presque plus aucun souvenir détaillé, seulement une mémoire de sentiments confus.
Comme j’aime photographier la nuit, j’ai recours à d’autres sens que la vision, telle l’ouïe. J’agis par exemple en anticipant des événements ou des circonstances qui surgissent dans mon environnement sonore : le bruit des pas d’un homme qui passe, d’une voiture à l’approche… De fait, mon attention se porte davantage sur l’arrière-plan que sur les objets qui devaient initialement constituer mes sujets. Les impressions sensorielles que je ressens lors de la prise de vue diffèrent ainsi de ces souvenirs qu’enferme mon appareil, et ce décalage des sensations se propage à mesure que le temps passe.
La photographie parvient parfois à transformer le spectacle de l’instant présent en souvenir, mais elle échoue à capter, comme un filtre dans mon champ de vision, ma mémoire ou mes émotions. J’ai tendance à porter un regard sur le monde par-delà ces effets. Ainsi, il me semble indispensable de rendre visibles ces choses invisibles.
Daisuke Yokota

Avec le soutien de la galerie Jean-Kenta Gauthier, Paris.

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