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Stephen Dock
Artiste présenté par
Delpire & Co, Paris, France
Our day will come
Our day will come, « Tiocfaidh ár lá » en gaélique. Slogan populaire des militants républicains d’Irlande du Nord, qui évoque à la fois les espoirs tournés vers la liberté ou vers la victoire, mais également tout le caractère belliqueux, cette envie de voir la chute de la communauté adverse. Ces mots ne peuvent se lire sans penser à nos dernières heures, à celle de notre mort.
Stephen Dock s’engage très jeune dans la voie du photojournalisme. Les grands maîtres du genre, Stanley Greene, Gilles Caron, Gilles Peress, lui donnent l’impérieux désir d’« aller au front » et déterminent sa vocation : capter la bonne image dans le conflit, dans la tension, saisir l’événement. Dès 2008, le Mali, le Népal, la Palestine, le Venezuela ou encore la Syrie seront ses terrains de prédilection. Stephen Dock est un chien fou, il a tout juste 20 ans. Il veut goûter à l’extraordinaire, et ressentir l’incroyable sensation de se trouver au cœur du chaos du monde.
Mais cette obsession pour le champ de bataille n’est qu’une porte d’entrée pour dire la souffrance humaine, sans doute en premier lieu la sienne. La ligne de front s’éloigne peu à peu, il s’en retire pour mieux comprendre sa quête. « Je devais me désintoxiquer de la guerre », dit-il. Comment alors photographier la violence sans les armes et les morts ? Grâce à l’œil bienveillant de ses « pères », il s’autorise à enfreindre les règles ; on peut mélanger la couleur et le noir et blanc, éclater une photographie, ou la recadrer. Cette prise de distance nécessaire l’engage vers un nouveau cheminement, personnel et professionnel.
2012. La « Nouvelle IRA » (Armée Républicaine Irlandaise) se forme en Irlande du Nord. Stephen Dock sent l’envie de retourner sur le terrain. Étranger à la situation du pays, il s’y rend durant six années, à raison de douze voyages, sans pouvoir capturer le moindre conflit. Les tensions sont impalpables et inphotographiables. Il rencontre la violence sourde du quotidien, celle des mots et des états d’âmes, une guerre larvée et impénétrable qui oppose depuis des centaines d’années le camp catholique et le camp protestant. Il fait alors un pas de côté dans sa photographie. Cérémonies de commémoration, pubs, bonfires, graffitis, murs, architectures, portraits d’une jeunesse en proie à la désolation deviennent une matière plus « ordinaire », plus contraignante aussi.
« Photographier de l’intérieur vers l’extérieur, et non l’inverse. » Les mots de Gilles Peress résonnent en lui. Sa photographie s’émancipe, et devient silencieuse. En retrait d’un monde qui ne l’oblige plus à être dedans, il observe et rend compte désormais d’une expérience du voir et du ressentir.
Fannie Escoulen
STEPHEN DOCK
Né en 1988 à Mulhouse, France.
Vit et travaille à Paris, France.
Dès 2008, Stephen Dock se confronte au terrain : sa photographie le conduit au Venezuela, au Népal, en Cisjordanie, en Syrie, en Irak, en Irlande du Nord, au Royaume-Uni, au Mali, en République centrafricaine, au Liban, en Érythrée, ou encore au Cachemire indien. Membre de l’agence VU’ de 2012 à 2015, il a été finaliste du prix Leica Oskar Barnack en 2018. Son travail a été exposé à la galerie Leica lors de Paris Photo 2018, au Tbilisi Photo Festival, au festival Visa pour l’image, au CNAP, au festival MAP Toulouse et au festival de Bayeux. Ses photographies ont été publiées dans la presse française et internationale comme M le magazine du Monde, le Figaro Magazine, Newsweek Japan, Paris Match, Internazionale, VSD, Libération.
Our day will come, « Tiocfaidh ár lá » en gaélique. Slogan populaire des militants républicains d’Irlande du Nord, qui évoque à la fois les espoirs tournés vers la liberté ou vers la victoire, mais également tout le caractère belliqueux, cette envie de voir la chute de la communauté adverse. Ces mots ne peuvent se lire sans penser à nos dernières heures, à celle de notre mort.
Stephen Dock s’engage très jeune dans la voie du photojournalisme. Les grands maîtres du genre, Stanley Greene, Gilles Caron, Gilles Peress, lui donnent l’impérieux désir d’« aller au front » et déterminent sa vocation : capter la bonne image dans le conflit, dans la tension, saisir l’événement. Dès 2008, le Mali, le Népal, la Palestine, le Venezuela ou encore la Syrie seront ses terrains de prédilection. Stephen Dock est un chien fou, il a tout juste 20 ans. Il veut goûter à l’extraordinaire, et ressentir l’incroyable sensation de se trouver au cœur du chaos du monde.
Mais cette obsession pour le champ de bataille n’est qu’une porte d’entrée pour dire la souffrance humaine, sans doute en premier lieu la sienne. La ligne de front s’éloigne peu à peu, il s’en retire pour mieux comprendre sa quête. « Je devais me désintoxiquer de la guerre », dit-il. Comment alors photographier la violence sans les armes et les morts ? Grâce à l’œil bienveillant de ses « pères », il s’autorise à enfreindre les règles ; on peut mélanger la couleur et le noir et blanc, éclater une photographie, ou la recadrer. Cette prise de distance nécessaire l’engage vers un nouveau cheminement, personnel et professionnel.
2012. La « Nouvelle IRA » (Armée Républicaine Irlandaise) se forme en Irlande du Nord. Stephen Dock sent l’envie de retourner sur le terrain. Étranger à la situation du pays, il s’y rend durant six années, à raison de douze voyages, sans pouvoir capturer le moindre conflit. Les tensions sont impalpables et inphotographiables. Il rencontre la violence sourde du quotidien, celle des mots et des états d’âmes, une guerre larvée et impénétrable qui oppose depuis des centaines d’années le camp catholique et le camp protestant. Il fait alors un pas de côté dans sa photographie. Cérémonies de commémoration, pubs, bonfires, graffitis, murs, architectures, portraits d’une jeunesse en proie à la désolation deviennent une matière plus « ordinaire », plus contraignante aussi.
« Photographier de l’intérieur vers l’extérieur, et non l’inverse. » Les mots de Gilles Peress résonnent en lui. Sa photographie s’émancipe, et devient silencieuse. En retrait d’un monde qui ne l’oblige plus à être dedans, il observe et rend compte désormais d’une expérience du voir et du ressentir.
Fannie Escoulen
STEPHEN DOCK
Né en 1988 à Mulhouse, France.
Vit et travaille à Paris, France.
Dès 2008, Stephen Dock se confronte au terrain : sa photographie le conduit au Venezuela, au Népal, en Cisjordanie, en Syrie, en Irak, en Irlande du Nord, au Royaume-Uni, au Mali, en République centrafricaine, au Liban, en Érythrée, ou encore au Cachemire indien. Membre de l’agence VU’ de 2012 à 2015, il a été finaliste du prix Leica Oskar Barnack en 2018. Son travail a été exposé à la galerie Leica lors de Paris Photo 2018, au Tbilisi Photo Festival, au festival Visa pour l’image, au CNAP, au festival MAP Toulouse et au festival de Bayeux. Ses photographies ont été publiées dans la presse française et internationale comme M le magazine du Monde, le Figaro Magazine, Newsweek Japan, Paris Match, Internazionale, VSD, Libération.
Commissaire de l’exposition : Fannie Escoulen.
Exposition coproduite avec La Filature, Scène Nationale, Mulhouse et le musée Nicéphore Niépce, Chalon-Sur-Saône.
Avec le soutien à la photographie du CNAP - Centre National des Arts Plastiques.