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Édition 2007
EXPOSITIONS PRÉSENTÉES PAR L’ASSOCIATION DU MÉJAN - AMBROISE TÉZENAS
Pékin, théâtre du peuple
Pour son projet Pékin, théâtre du peuple, Ambroise Tézenas a obtenu en mars 2006 le XIIIe prix Leica European Publishers Award for Photography décerné par un jury de sept éditeurs européens. L’histoire récente a été marquée par un retour au premier plan de la Chine et par une fascination de l’Occident pour son extraordinaire développement économique. À de rares et notables exceptions près (Henri Cartier-Bresson, Marc Riboud), le peu d’images en provenance de la Chine au cours de la seconde moitié du xxe siècle ne relevait que de la propagande ou d’une tragique actualité (Tian’anmen). L’ouverture des frontières et la nouvelle liberté de circulation ont suscité un formidable engouement, une avidité à découvrir, explorer, montrer, que les photographes ont largement alimentés. Cette curiosité trouve dans l’exponentiel développement des mégalopoles chinoises (Shanghai, Pékin) une source quasi inépuisable de thèmes et d’images. C’est précisément à Pékin qu’Ambroise Tézenas, jeune photographe indépendant, a choisi de consacrer cinq voyages entre 2001 et 2005. Il commence par arpenter la ville sans relâche, déambulant dans les quartiers, les ruelles, les chantiers innombrables entrepris pour l’événement olympique de 2008, en s’imprégnant de l’atmosphère indicible d’une gigantesque mue. Tel un Eugène Atget de la capitale chinoise, il parcourt la ville muni d’un lourd matériel – il opère sur pied et à la chambre – photographiant peu, et avec beaucoup de minutie, des paysages diurnes ou nocturnes qu’il a méticuleusement repérés. Très paradoxalement, les images ainsi réalisées proposent une vision inédite du Pékin contemporain où l’homme semble à peine présent, acteur évanescent d’un théâtre en ébullition dont chaque espace est un décor entre deux mondes. Sans doute convenait-il de privilégier la lenteur, d’opposer l’observation attentive à la frénésie expansionniste, pour parvenir à cette force poétique empreinte de gravité qui caractérise le Pékin d’Ambroise Tézenas ?