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Édition 2008
VANESSA WINSHIP
Sweet Nothings. Les écolières des régions limitrophes d’Anatolie orientale
« Découverte que cette série d’écolières turques fait campagne pour la modernisation des jeunes filles kurdes et davantage. » Christian Lacroix
Sweet Nothings. Les écolières des régions limitrophes d’Anatolie orientale
J’ai vécu et travaillé pendant dix ans dans la région et pendant quatre ans en Turquie. Les notions de frontière et d’appartenance m’inspirent. L’image des écolières dans leur robe bleue, identique quelle que soit la métropole, la ville ou le village, est persistante dans mes voyages. Ces robes avec leur col en dentelle et leur message brodé sur le corsage sont des symboles de l’État turc, portés par de simples fillettes. Dans les régions frontalières de l’Irak, de l’Iran, de la Syrie et de l’Arménie – lieu d’un interminable conflit entre les séparatistes kurdes et la Turquie – les robes sont les mêmes. Sur ces terrains inhospitaliers, la vie de ces petites filles est très dure. Consciente de leur situation, j’ai voulu leur accorder de l’importance en les invitant devant l’objectif. J’ai pris le parti d’utiliser une méthode lente et formelle de prise de vue pour créer cet espace. Chaque image est cadrée à la même distance pour affirmer l’égalité des filles. J’espérais que le symbole de l’uniforme, la répétition de la distance et l’austérité du paysage dégageraient quelque chose mais, plus encore, que l’expression des visages attirerait l’attention sur l’instant précédant la prise de vue : un instant suspendu pour ces jeunes filles, instant où l’on prend conscience de ce qu’on montre de soi. J’ai demandé aux filles de venir avec leurs amies proches et leurs sœurs. Certaines sont venues seules. Il m’arrivait de changer de cadre pour photographier l’une d’elles individuellement. Elles ont communiqué différentes émotions pendant la prise de vue. Elles étaient à la fois excitées, curieuses et un peu nerveuses. Leur dignité face à l’objectif, leur fragilité, leur simplicité, leur grâce, et la proximité qui les lie m’ont beaucoup émue, mais j’ai davantage encore été troublée par leur absence de minauderie. Je remercie mon mari et âme sœur George Georgiou, Nicholous Birch, auteur qui m’a accompagnée sur la route, l’équipe de VU’, particulièrement Thomas Doubliez et Patricia Morvan, et toutes les écolières dont les 400 visages sont gravés dans ma mémoire.
Vanessa Winship
Sweet Nothings. Les écolières des régions limitrophes d’Anatolie orientale
J’ai vécu et travaillé pendant dix ans dans la région et pendant quatre ans en Turquie. Les notions de frontière et d’appartenance m’inspirent. L’image des écolières dans leur robe bleue, identique quelle que soit la métropole, la ville ou le village, est persistante dans mes voyages. Ces robes avec leur col en dentelle et leur message brodé sur le corsage sont des symboles de l’État turc, portés par de simples fillettes. Dans les régions frontalières de l’Irak, de l’Iran, de la Syrie et de l’Arménie – lieu d’un interminable conflit entre les séparatistes kurdes et la Turquie – les robes sont les mêmes. Sur ces terrains inhospitaliers, la vie de ces petites filles est très dure. Consciente de leur situation, j’ai voulu leur accorder de l’importance en les invitant devant l’objectif. J’ai pris le parti d’utiliser une méthode lente et formelle de prise de vue pour créer cet espace. Chaque image est cadrée à la même distance pour affirmer l’égalité des filles. J’espérais que le symbole de l’uniforme, la répétition de la distance et l’austérité du paysage dégageraient quelque chose mais, plus encore, que l’expression des visages attirerait l’attention sur l’instant précédant la prise de vue : un instant suspendu pour ces jeunes filles, instant où l’on prend conscience de ce qu’on montre de soi. J’ai demandé aux filles de venir avec leurs amies proches et leurs sœurs. Certaines sont venues seules. Il m’arrivait de changer de cadre pour photographier l’une d’elles individuellement. Elles ont communiqué différentes émotions pendant la prise de vue. Elles étaient à la fois excitées, curieuses et un peu nerveuses. Leur dignité face à l’objectif, leur fragilité, leur simplicité, leur grâce, et la proximité qui les lie m’ont beaucoup émue, mais j’ai davantage encore été troublée par leur absence de minauderie. Je remercie mon mari et âme sœur George Georgiou, Nicholous Birch, auteur qui m’a accompagnée sur la route, l’équipe de VU’, particulièrement Thomas Doubliez et Patricia Morvan, et toutes les écolières dont les 400 visages sont gravés dans ma mémoire.
Vanessa Winship
www.vanessawinship.com Elle est représentée par l’Agence VU’ à Paris depuis 2005. Tirages réalisés par le laboratoire Dupon Digital Lab.
Exposition présentée à l’Atelier de Maintenance, Parc des Ateliers.