À l’occasion des trente ans de l’École nationale supérieure de la photographie, colloque préparé, coordonné et animé par Françoise Docquiert, directrice adjointe du département Arts et Sciences de l’Art à l’université Paris 1 - Panthéon Sorbonne et Rémy Fenzy, directeur de l’École nationale supérieure de photographie en partenariat avec Connaissance des Arts Photos.
Les années 1980 participent d’une évolution radicale du mode de légitimation de la photographie. Jusque-là, la profusion des images avait été peu analysée, sa théorisation soudaine permet enfin de concevoir la photographie comme un art. Festivals, expositions, musées, institutions contribuent alors largement à sa valorisation et à l’élaboration de son statut. La conjugaison de leurs démarches pose les bases d’une prise en compte de la photographie en tant que médium, socle commun visant à unifier l’ensemble des champs qu’il comprend. C’est dans ce contexte que de nouvelles écoles apparaissent, sur un modèle complètement différent de celles nées dans l’entre-deux-guerres.
En Allemagne, l’arrivée de Bernhard Becher en 1976 à la chaire de photographie de l’académie des Beaux-Arts de Düsseldorf va marquer profondément plusieurs générations d’étudiants À Arles, avec la création de l’ENSP, naît l’idée de former des « gens d’image », des personnes polyvalentes ayant une grande culture de l’image, transversale à toutes les disciplines théoriques, techniques et artistiques. S’installant sur tous les supports, l’École a aussi partie liée avec les pratiques amateurs, le reportage, les documents officiels, les archives historiques, privées ou publiques, le journalisme, les médias, Internet et les réseaux sociaux.
Le titre du colloque, « Intensités de la photographie », s’il fait référence de manière implicite au procédé technique de formation de la photographie, évoque la présence de la photographie, plus affirmée que jamais autour des mutations esthétiques, sociologiques et technologiques de notre société contemporaine, affirme l’importance de l’enseignement de la photographie et aide à synthétiser les apports considérables de ces lieux pédagogiques.
6 juillet 2012 : PAROLES D'ARTISTES
Quel impact l’enseignement des écoles a-t-il sur la production des artistes issus de leur rang ? Y a-t-il, à la sortie de l’école, une communauté de vues qui se perpétue ? Ou un formatage ? Quelle est l’évolution des artistes ?
Avec Rémy Fenzy, directeur de l’ENSP, Muriel Toulemonde, photographe et professeur à l’ENSP, Christine Ollier, directrice de la galerie Les Filles du Calvaire
et les artistes sortis de l’ENSP : Isabelle Le Minh, Dorothée Smith, Alexandre Maubert, Mehdi Meddaci, Bruno Serralongue.