Édition 2016
Nothing but Blue Skies
Retour sur l'image médiatique du 11 septembre
Nothing but Blue Skies est une chanson écrite par Irving Berlin en 1926, qui parle d’un jour de ciel bleu où la vie semblait si parfaite. Interprété par les plus grandes voix de New York, ce titre fait écho à la couleur du ciel le matin du 11 septembre 2001. L’intensité de ce bleu a participé à la création d’un décor cinématographique où les tours jumelles de Manhattan se sont retrouvées au coeur d’un flot d’images sans précédent. Diffusé en boucle et en temps réel sur les téléviseurs du monde entier, le récit de cette journée marque une ère nouvelle dans l’histoire des médias. L’événement ne va pas sans l’image, il a été conçu pour elle et par elle.
La plupart des artistes de cette exposition se sont appuyés sur des documents existants pour en proposer de nouvelles lectures. Accumulant, détournant, déstructurant ou esquivant cette masse, ils questionnent, de manière indépendante, sur près de quinze années, le traitement visuel de ce drame. À travers des médiums et des formes variés, Nothing but Blue Skies ne s’attache pas à l’événement, son horreur, ses causes ou ses conséquences, mais à la répétition de son image et à son effacement symbolique.
Conscients de la nécessité d’éviter une énième répétition de la spectacularité des faits, certains artistes se sont intéressés à la diffusion de l’image et à son uniformisation. Dans ce contexte de mondialisation, ils interrogent également la lisibilité de l’information. Dans ce flux de reproductions, la photographie a quitté le registre du documentaire pour participer au besoin de spectacle permanent.
Face à cette violence faite aux images, certains artistes se sont attachés à la création de symboles au moyen d’oeuvres en lien direct avec la ville de New York. D’autres ont cherché à ramener l’image vers sa dimension silencieuse en effaçant les couches de sens qui surchargent les représentations du 11 Septembre.
Mélanie Bellue
La plupart des artistes de cette exposition se sont appuyés sur des documents existants pour en proposer de nouvelles lectures. Accumulant, détournant, déstructurant ou esquivant cette masse, ils questionnent, de manière indépendante, sur près de quinze années, le traitement visuel de ce drame. À travers des médiums et des formes variés, Nothing but Blue Skies ne s’attache pas à l’événement, son horreur, ses causes ou ses conséquences, mais à la répétition de son image et à son effacement symbolique.
Conscients de la nécessité d’éviter une énième répétition de la spectacularité des faits, certains artistes se sont intéressés à la diffusion de l’image et à son uniformisation. Dans ce contexte de mondialisation, ils interrogent également la lisibilité de l’information. Dans ce flux de reproductions, la photographie a quitté le registre du documentaire pour participer au besoin de spectacle permanent.
Face à cette violence faite aux images, certains artistes se sont attachés à la création de symboles au moyen d’oeuvres en lien direct avec la ville de New York. D’autres ont cherché à ramener l’image vers sa dimension silencieuse en effaçant les couches de sens qui surchargent les représentations du 11 Septembre.
Mélanie Bellue
Textes : Jean-Paul Curnier.