Édition 2011

Michel Bouvet

Les affiches culturelles

Michel Bouvet est l’un des créateurs d’affiches les plus célèbres, tant en France qu’à l’étranger. Artiste animé d’un grand humanisme, il est sorti de l’École Nationale des Beaux-Arts en 1978.
Une affiche illustrée – excluons les affiches publicitaires à caractère commercial – est destinée à des publics, celui de la rue, celui des milieux culturels, celui des connaisseurs avertis. L’affiche de théâtre, d’opéra, ou de centre culturel oblige son auteur à un dialogue nourri avec le commanditaire. L’auteur de la pièce, le metteur en scène, le directeur culturel, doivent être interrogés afin de dégager les particularités de l’œuvre, du style, du sens. Décortiquer Shakespeare, Jean Genet, Tchekhov pour les aborder avec respect est un travail, une nécessité que Michel Bouvet mène très consciencieusement. Il doit interpréter la pièce, la traduire iconographiquement et synthétiquement, selon des critères rigoureux établis comme étant sa marque, sa signature.
L’affiche de Michel Bouvet, par la force de son propre langage, véhicule des informations précieuses. Elle capte notre regard, nous oblige à com- prendre tout en nous interrogeant sur les représentations, graphiques ou photographiques, savamment composées.
Si la création commence pour lui par le dessin, elle peut impliquer la prise de vue (par des artistes photographes comme Francis Laharrague) et exiger parfois la création d’un objet. Tel celui créé pour l’Hamlet de Shakespeare, une lettre « H » façonnée dans le métal en trois dimensions, crénelée et photographiée.
Le style de Michel Bouvet se définit en premier lieu par le bord noir, les formes cernées d’un trait. La couleur, en aplat, souvent primaire, est isolée, contenue par le trait.
L’analyse et la décomposition mécanique, scientifique même, marquées d’une lucidité froide, pourraient faire de l’art de Michel Bouvet un art impersonnel. Mais il veut être à la portée de chacun, laissant la liberté d’interpréter selon des critères définis : c’est en cela que l’art populaire ou « Pop Art » a été défini dans les années 1960-1970.
Le public, dans sa découverte de l’affiche, doit être sur- pris et informé. pour le retenir, Michel Bouvet fait de cet art éphémère un exercice de synthèse graphique, visuelle et intellectuelle.
La création de Michel Bouvet a pour exigence l’universalité : ses symboles créés, ses objets détournés forcent le regard, suscitent des réactions. Le succès d’un spec- tacle, d’un festival, tient aussi à l’identification que les participants lui associent. Une certaine complicité doit pouvoir naître entre le communicant et le public. Michel Bouvet, en tant qu’enseignant passionné, excelle dans l’art de guider, de transmettre ; en tant qu’artiste affichiste spécialisé dans le culturel, il sait exalter le message et enthousiasmer le spectateur par son art de la métaphore visuelle.
Marie-Pascale Prévost-Bault,
Conservateur en chef des musées départementaux de la Somme.
Extrait du catalogue de l’exposition
« Michel Bouvet, affichiste » au Musée Départemental de l’Abbaye de Saint-Riquier Baie de Somme
du 25 juin au 22 octobre 2011.
Michel Bouvet est l’un des créateurs d’affiches les plus célèbres, tant en France qu’à l’étranger. Artiste animé d’un grand humanisme, il est sorti de l’École Nationale des Beaux-Arts en 1978. Une affiche illustrée – excluons les affiches publicitaires à caractère commercial – est destinée à des publics, celui de la rue, celui des milieux culturels, celui des connaisseurs avertis. L’affiche de théâtre, d’opéra, ou de centre culturel oblige son auteur à un dialogue nourri avec le commanditaire. L’auteur de la pièce, le metteur en scène, le directeur culturel, doivent être interrogés afin de dégager les particularités de l’œuvre, du style, du sens. Décortiquer Shakespeare, Jean Genet, Tchekhov pour les aborder avec respect est un travail, une nécessité que Michel Bouvet mène très consciencieusement. Il doit interpréter la pièce, la traduire iconographiquement et synthétiquement, selon des critères rigoureux établis comme étant sa marque, sa signature. L’affiche de Michel Bouvet, par la force de son propre langage, véhicule des informations précieuses. Elle capte notre regard, nous oblige à com- prendre tout en nous interrogeant sur les représentations, graphiques ou photographiques, savamment composées.Si la création commence pour lui par le dessin, elle peut impliquer la prise de vue (par des artistes photographes comme Francis Laharrague) et exiger parfois la création d’un objet. Tel celui créé pour l’Hamlet de Shakespeare, une lettre « H » façonnée dans le métal en trois dimensions, crénelée et photographiée. Le style de Michel Bouvet se définit en premier lieu par le bord noir, les formes cernées d’un trait. La couleur, en aplat, souvent primaire, est isolée, contenue par le trait.L’analyse et la décomposition mécanique, scientifique même, marquées d’une lucidité froide, pourraient faire de l’art de Michel Bouvet un art impersonnel. Mais il veut être à la portée de chacun, laissant la liberté d’interpréter selon des critères définis : c’est en cela que l’art populaire ou « Pop Art » a été défini dans les années 1960-1970. Le public, dans sa découverte de l’affiche, doit être sur- pris et informé. pour le retenir, Michel Bouvet fait de cet art éphémère un exercice de synthèse graphique, visuelle et intellectuelle. La création de Michel Bouvet a pour exigence l’universalité : ses symboles créés, ses objets détournés forcent le regard, suscitent des réactions. Le succès d’un spectacle, d’un festival, tient aussi à l’identification que les participants lui associent. Une certaine complicité doit pouvoir naître entre le communicant et le public. Michel Bouvet, en tant qu’enseignant passionné, excelle dans l’art de guider, de transmettre ; en tant qu’artiste affichiste spécialisé dans le culturel, il sait exalter le message et enthousiasmer le spectateur par son art de la métaphore visuelle.

Marie-Pascale Prévost-Bault, Conservateur en chef des musées départementaux de la Somme.

Extrait du catalogue de l’exposition« Michel Bouvet, affichiste » au Musée Départemental de l’Abbaye de Saint-Riquier Baie de Somme du 25 juin au 22 octobre 2011.

Entoilage réalisé par Robin Tourenne, Paris. Exposition présentée à l’abbaye de Montmajour.
Entoilage réalisé par Robin Tourenne, Paris.
Exposition présentée à l’abbaye de Montmajour.

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