Édition 2011

ENSP, Arles

Ellipse

A travers une sélection des œuvres de Sophie Ristelhueber et Willie Doherty

L’ellipse est une figure de style qui consiste à omettre un ou plusieurs éléments, en principe nécessaires à la compréhension ; elle oblige donc le récepteur à rétablir mentalement ce que l’auteur passe sous silence. Quand l’art se fait discours, les œuvres de Sophie Ristelhueber et de Willie Doherty se situent dans la forme discursive de l’ellipse, ils partagent cette stratégie de l’invisibilité, de l’absence, du silence car ils donnent à penser plus qu’à voir.
L’œuvre de Sophie Ristelhueber poursuit une réflexion sur le territoire et son histoire, au travers d’une approche singulière des ruines et des traces laissées par l’homme dans des lieux imprégnés par la guerre. Dans son premier livre, Beyrouth, photographies (1984), Sophie Ristelhueber montre la trace physique de la guerre dans les plaies de la matière, immeubles éventrés, broyés, marqués d’impacts de balles ; les images oscillent entre splendeur et décadence. La série Fait alterne vues aériennes et vues au sol du désert koweïtien avec une perte totale de repères et d’échelle. L’artiste arrive au Koweït en octobre 1991, soit sept mois après la fin de la guerre, elle photographie les blessures qui seront bientôt balayées par le vent. Comme à Beyrouth, c’est par l’absence pesante de la vie qu’elle en affirme la présence. Dead Set (2001) dévoile des vestiges de colonnades romaines et des logements sociaux désertés en Syrie. Cette série montre la vie arrêtée, l’inaccompli les chantiers modernes saisis par le silence rejoignent les colonnades antiques : « je photographie des choses vraies qui ne sont déjà plus », peut-on lire dans le texte de Rainer Michael Mason, issu du livre de Sophie Ristelhueber, Opérations, publié aux Éditions les presses du réel, 2009.
Willie Doherty construit des images emblématiques liées à l’actualité politique du terrorisme d’Irlande du Nord. L’artiste a articulé l’ensemble de son œuvre autour du conflit et de ses modalités de représentation, mobilisant photographies, vidéos et projections audiovisuelles. Son travail cherche les lieux déserts, des lieux faisant traces, exprimant une perte d’identité, une absence de l’autre. Partout, la trace plus ou moins forte d’une violence qui a eu lieu et dont la photographie actualise le souvenir et exerce un devoir de mémoire. Les procédés de distanciation, qu’il utilise comme la confrontation du texte et de l’image, détruisent et imitent à la fois les techniques du reportage et les clichés du réalisme social.
Comment témoigner et faire œuvre sans jamais recourir à l’événement ? Ces deux artistes questionnent et répondent, chacun à leur manière avec talent, à la difficile dialectique qui existe entre l’art et le politique.
L’ellipse est une figure de style qui consiste à omettre un ou plusieurs éléments, en principe nécessaires à la compréhension ; elle oblige donc le récepteur à rétablir mentalement ce que l’auteur passe sous silence. Quand l’art se fait discours, les œuvres de Sophie Ristelhueber et de Willie Doherty se situent dans la forme discursive de l’ellipse, ils partagent cette stratégie de l’invisibilité, de l’absence, du silence car ils donnent à penser plus qu’à voir. L’œuvre de Sophie Ristelhueber poursuit une réflexion sur le territoire et son histoire, au travers d’une approche singulière des ruines et des traces laissées par l’homme dans des lieux imprégnés par la guerre. Dans son premier livre, Beyrouth, photographies (1984), Sophie Ristelhueber montre la trace physique de la guerre dans les plaies de la matière, immeubles éventrés, broyés, marqués d’impacts de balles ; les images oscillent entre splendeur et décadence. La série Fait alterne vues aériennes et vues au sol du désert koweïtien avec une perte totale de repères et d’échelle. L’artiste arrive au Koweït en octobre 1991, soit sept mois après la fin de la guerre, elle photographie les blessures qui seront bientôt balayées par le vent. Comme à Beyrouth, c’est par l’absence pesante de la vie qu’elle en affirme la présence. Dead Set (2001) dévoile des vestiges de colonnades romaines et des logements sociaux désertés en Syrie. Cette série montre la vie arrêtée, l’inaccompli les chantiers modernes saisis par le silence rejoignent les colonnades antiques : « je photographie des choses vraies qui ne sont déjà plus », peut-on lire dans le texte de Rainer Michael Mason, issu du livre de Sophie Ristelhueber, Opérations, publié aux Éditions les presses du réel, 2009. Willie Doherty construit des images emblématiques liées à l’actualité politique du terrorisme d’Irlande du Nord. L’artiste a articulé l’ensemble de son œuvre autour du conflit et de ses modalités de représentation, mobilisant photographies, vidéos et projections audiovisuelles. Son travail cherche les lieux déserts, des lieux faisant traces, exprimant une perte d’identité, une absence de l’autre. Partout, la trace plus ou moins forte d’une violence qui a eu lieu et dont la photographie actualise le souvenir et exerce un devoir de mémoire. Les procédés de distanciation, qu’il utilise comme la confrontation du texte et de l’image, détruisent et imitent à la fois les techniques du reportage et les clichés du réalisme social.Comment témoigner et faire œuvre sans jamais recourir à l’événement ? Ces deux artistes questionnent et répondent, chacun à leur manière avec talent, à la difficile dialectique qui existe entre l’art et le politique.

Exposition organisée par l’École Nationale Supérieure de la Photographie à partir des collections des FRAC Alsace, FRAC Lorraine, FRAC Champagne-Ardenne et FRAC Basse-Normandie.
Exposition présentée à la galerie Arena.
Exposition organisée par l’École Nationale Supérieure de la Photographie à partir des collections des FRAC Alsace, FRAC Lorraine, FRAC Champagne-Ardenne et FRAC Basse-Normandie.
Exposition présentée à la galerie Arena.

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