Édition 2011

Artiste présenté par Sam Stourdzé

Raphaël Dallaporta

Ruine (saison 1)

De projet en projet, Raphaël Dallaporta affirme sa conviction photographique. Antipersonnel se déclinait comme un catalogue de vente, magnifiant les mines dans la neutralité de son studio installé dans une base militaire. Esclavage domestique abordait l’esclavage à travers une stratégie documentaire de mise en tension. À droite, la photographie, répétitive, impénétrable, la façade du lieu de l’événement ; à gauche, le texte raconte l’histoire. Les derniers travaux de Raphaël Dallaporta l’ont conduit en Afghanistan aux côtés des archéologues de la mission Bactriane qui recense le patrimoine du nord de l’Afghanistan. Le photographe aide les scientifiques à cartographier les sites. Depuis le XIXe siècle, les tentatives de photographies aériennes se sont multipliées. Alors que Nadar s’embarquait à bord d’une montgolfière, Dallaporta, lui, a construit sa machine volante équipée d’appareils photographiques. À l’aide de son dispositif technologique, le photographe prolonge la réflexion photographique engagée par ses prédécesseurs, et se rallie aux défenseurs du « plus lourd que l’air ». Il automatise le processus de prise de vue, recompose ses territoires à l’aide d’un puissant algorithme de reconnaissance d’image. Dallaporta questionne les ruines comme autant de strates qui acculent les vestiges de l’Histoire. La ruine désorganisée par les conflits modernes, la ruine comme un paysage scarifié qui accumule les marques du temps. La ruine du futur.

Sam Stourdzé


Les premières photographies du projet Ruine (saison 1) initié en 2010 par Raphaël Dallaporta sont présentées en exclusivité pour le prix Découverte des Rencontres d’Arles 2011. Après une collaboration avec des démineurs, juristes, journalistes, et médecins légistes, c’est l’équipe d’archéologues de la mission Bactriane, du nord de l’Afghanistan que le photographe accompagne depuis l’automne dernier. Un système de prise de vue aérienne – il s’agit d’un drone spécialement adapté par Raphaël Dallaporta pour le projet – lui a permis de survoler l’Afghanistan et d’effectuer un relevé des sites. L’objectif étant de dresser un état des lieux du patrimoine afghan, qui demeure difficilement accessible et menacé de destruction. Bien avant les phénomènes naturels, des actions d’origine humaine mettent en danger les sites et monuments : le pillage, le dynamitage ou l’implantation de systèmes de communication sur des zones stratégiques... Les images recueillies par l’artiste témoignent de la situation contemporaine du pays en l’inscrivant dans une lignée historique. Ayant subi de multiples invasions, ce territoire particulièrement convoité conserve les empreintes des diverses civilisations l’ayant occupé. Conscient de l’urgence de la préservation de ce patrimoine, Raphaël Dallaporta met à profit les moyens techniques dont il dispose. La figure de la ruine, au centre de ses compositions, présente différents indices de destruction des vestiges. Ses images rompent avec la symétrie du rectangle. Les constructions photographiques, à l’image de ces vestiges détériorés, gagnent en puissance émotive ce qu’elles semblent perdre en perfection formelle. Les formes sont obtenues à partir de plusieurs vues sélectionnées d’un même vol, directement par les calculs d’un logiciel de recomposition automatique par reconnaissance d’images.
Ces vues obligent à appréhender le réel en faisant s’accorder différentes perspectives cavalières. Comme la photographie, la ruine entretient avec le temps une relation particulière : elle est témoin d’un temps qui n’est plus.
Au cœur de ce projet présentant un processus de détérioration dans un instant suspendu, la ruine nous touche et peut aussi nous rassurer sur l’instabilité humaine.
Les premières photographies du projet Ruine (saison 1) initié en 2010 par Raphaël Dallaporta sont présentées en exclusivité pour le prix Découverte des Rencontres d’Arles 2011. Après une collaboration avec des démineurs, juristes, journalistes, et médecins légistes, c’est l’équipe d’archéologues de la mission Bactriane, du nord de l’Afghanistan que le photographe accompagne depuis l’automne dernier. Un système de prise de vue aérienne – il s’agit d’un drone spécialement adapté par Raphaël Dallaporta pour le projet – lui a permis de survoler l’Afghanistan et d’effectuer un relevé des sites. L’objectif étant de dresser un état des lieux du patrimoine afghan, qui demeure difficilement accessible et menacé de destruction. Bien avant les phénomènes naturels, des actions d’origine humaine mettent en danger les sites et monuments : le pillage, le dynamitage ou l’implantation de systèmes de communication sur des zones stratégiques... Les images recueillies par l’artiste témoignent de la situation contemporaine du pays en l’inscrivant dans une lignée historique. Ayant subi de multiples invasions, ce territoire particulièrement convoité conserve les empreintes des diverses civilisations l’ayant occupé. Conscient de l’urgence de la préservation de ce patrimoine, Raphaël Dallaporta met à profit les moyens techniques dont il dispose. La figure de la ruine, au centre de ses compositions, présente différents indices de destruction des vestiges. Ses images rompent avec la symétrie du rectangle. Les constructions photographiques, à l’image de ces vestiges détériorés, gagnent en puissance émotive ce qu’elles semblent perdre en perfection formelle. Les formes sont obtenues à partir de plusieurs vues sélectionnées d’un même vol, directement par les calculs d’un logiciel de recomposition automatique par reconnaissance d’images.Ces vues obligent à appréhender le réel en faisant s’accorder différentes perspectives cavalières. Comme la photographie, la ruine entretient avec le temps une relation particulière : elle est témoin d’un temps qui n’est plus.Au cœur de ce projet présentant un processus de détérioration dans un instant suspendu, la ruine nous touche et peut aussi nous rassurer sur l’instabilité humaine.

Encadrements réalisés par Circad, Paris.
Encadrements réalisés par Circad, Paris.

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