Édition 2012

Edouard Beau

Automne 2007. On me propose de partir photographier un bataillon de soldats kurdes de l’armée irakienne, à Mossoul. J’ai 48 heures pour me décider. Je pars. Là-bas, un ami me donne sa vieille caméra vidéo Hi8, avec dix cassettes. Je suis photographe. Je n’ai jamais filmé. Je n’ai jamais vu la guerre. Un mois durant, je reste aux côtés de ces soldats, et je filme, malgré tout, leur quotidien. Attente, tension, temps morts, traversées sans fin de cette ville, à la recherche de terroristes introuva- bles », explique Édouard Beau. Que voit-on ? Des policiers fort zélés en action, même s’ils finiront bredouilles. L’étonnante proximité des images ne nous épargne rien de leur brutalité, des coups, des aboiements, d’une ville sillonnée, de maisons ouvertes avec fracas, de fouilles terrifiantes, de la peur, aussi, qui règne sur tous, tout cela est présent, écho une fois encore du dernier De Palma. Mais pour un premier film, nul amateurisme pourtant, et si l’ombre du reportage et son besoin de spectaculaire pourraient menacer l’entreprise, c’est bien autre chose qui nous est proposé. Car le film se déroule sur une journée, de l’aube au crépuscule et il construit une temporalité propre. Laquelle ? Celle de la loi qui veut absorber le chaos. En réalité, celle du chaos qui absorbe la loi.

Jean-Pierre Rehm, directeur artistique du FID de Marseille.

Film produit par Epileptic, Paris.
Film projeté au cinéma des Rencontres d’Arles.

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