Édition 2007
BHARAT SIKKA
Space In-between
La ville indienne de Bharat Sikka est comme ses portraits d’hommes1 : pas facile. Son territoire « intermédiaire », qu’il dévoile ici pour la première fois, est hérissé d’embûches et d’échos. Le ciel est bas comme un vrai ciel du Nord. L’espace semble ouvert et vide, mais il vrombit, source de problèmes et de pylônes. La lumière accable les passants, souci matériel supplémentaire. Bergers et bureaucrates battent la semelle sur l’asphalte de mauvaise qualité en regardant le câble TV. Des hommes, toujours, attendent le métro. Tout brille, paraît-il ! Mais Bharat débusque le désordre dans les zones d’ombres. Alain Willaume
J’ai toujours été intéressé par la contemporanéité de l’Inde, les changements culturels et physiques qu’elle traverse. Pendant que je concevais ce projet, j’ai réalisé que bien que l’Inde soit déjà identifiée comme un monde de haute technologie, elle souffre d’un manque d’infrastructure. Cela crée un espace et un environnement uniques, mélange de modernité et d’ancien. La particularité de ces espaces était également un résultat de la croissance déséquilibrée que connaît l’Inde, j’ai remarqué qu’il n’y avait aucun sens de la cohérence dans la structure physique du pays. La disparité ne porte plus seulement sur les valeurs économiques mais aussi sur les caractères physiques de notre pays. Au sein de cette disparité était l’espace que je jugeais intéressant à photographier et pour réaliser ces images, un espace partiellement gelé dans le temps parsemé de symboles d’une croissance accélérée. Même si mon intention était de photographier également le progrès et le changement que vit l’Inde, je persiste à montrer nos déficits et ce que nous allons abandonner culturellement et ethniquement. Ces images soulignent aussi le chaos et la confusion inévitables dans un pays qui, au lieu d’un changement progressif et graduel, saute d’un environnement traditionnel et très en retard à un autre ultramoderne. Ces séries d’images ont été prises sur une durée de trois années en utilisant une chambre photographique. J’ai choisi de photographier avec ce type d’appareil parce que cela demande de la patience et une pensée plus claire, ce qui, dans de nombreux cas, m’a fait visiter les lieux que je souhaitais photographier plusieurs fois avant de finalement prendre la photographie. L’environnement dans lequel nous vivons nous consume au point que nous devenons insensibles à son caractère unique et la simple banalité du sujet peut aisément être négligée. J’ai seulement tenté de saisir ce monde qui change autour de moi.
Bharat Sikka
1. C’est grâce à sa série de portraits « Indian Men » qu’il a été remarqué pour la première fois à New York en janvier 2003. À ce jour, il n’a jamais exposé en Inde.
J’ai toujours été intéressé par la contemporanéité de l’Inde, les changements culturels et physiques qu’elle traverse. Pendant que je concevais ce projet, j’ai réalisé que bien que l’Inde soit déjà identifiée comme un monde de haute technologie, elle souffre d’un manque d’infrastructure. Cela crée un espace et un environnement uniques, mélange de modernité et d’ancien. La particularité de ces espaces était également un résultat de la croissance déséquilibrée que connaît l’Inde, j’ai remarqué qu’il n’y avait aucun sens de la cohérence dans la structure physique du pays. La disparité ne porte plus seulement sur les valeurs économiques mais aussi sur les caractères physiques de notre pays. Au sein de cette disparité était l’espace que je jugeais intéressant à photographier et pour réaliser ces images, un espace partiellement gelé dans le temps parsemé de symboles d’une croissance accélérée. Même si mon intention était de photographier également le progrès et le changement que vit l’Inde, je persiste à montrer nos déficits et ce que nous allons abandonner culturellement et ethniquement. Ces images soulignent aussi le chaos et la confusion inévitables dans un pays qui, au lieu d’un changement progressif et graduel, saute d’un environnement traditionnel et très en retard à un autre ultramoderne. Ces séries d’images ont été prises sur une durée de trois années en utilisant une chambre photographique. J’ai choisi de photographier avec ce type d’appareil parce que cela demande de la patience et une pensée plus claire, ce qui, dans de nombreux cas, m’a fait visiter les lieux que je souhaitais photographier plusieurs fois avant de finalement prendre la photographie. L’environnement dans lequel nous vivons nous consume au point que nous devenons insensibles à son caractère unique et la simple banalité du sujet peut aisément être négligée. J’ai seulement tenté de saisir ce monde qui change autour de moi.
Bharat Sikka
1. C’est grâce à sa série de portraits « Indian Men » qu’il a été remarqué pour la première fois à New York en janvier 2003. À ce jour, il n’a jamais exposé en Inde.
Exposition réalisée avec le soutien de HP. Tirages réalisés par Dupon Digital Lab.