Édition 2007
TRINIDAD CARILLO
Les mots de la chanson sont ceux que tu répètes avant de t’endormir, les mots que tu fredonnes pour endormir quelqu’un, se réveiller, s’endormir à nouveau. Peux-tu entrer là-bas et que peux-tu ramener avec toi ? Que désires-tu ? Les images comme de nombreuses formes de silence. Mes yeux sont trop grands pour ma tête. Il en est ainsi depuis longtemps maintenant, je compte tout ce que je vois et je le garde : la trace des vêtements et la coulure des larmes. Un appareil dont l’obturateur est déclenché sera comme une grande boîte noire qui nous dévore. Un baiser est une boussole. Une maison est un os, un foyer est une plante. Je suis terre, rien n’est plus noir, lorsque leurs tresses tombent sur mes paumes, elles poussent. Savez-vous comment nos morts se touchent légèrement alors qu’ils flottent en descendant la rivière la nuit ? Ton frère a attaché une corde autour de la gueule du crocodile, puis il l’a entourée de ses mains. Quand ils regardent ailleurs, leurs têtes sont plus petites, et dans le miroir, leurs yeux sont immobiles. Rapide comme la pluie, lente comme un visage après l’éclair. Elle a vu l’arbre craquer de la chaleur blanche et, à l’intérieur, les cercles des années se rompent. Neuf ans, la chevelure, un delta chaud depuis l’envers, qui ondoie. Plus bas sur la tête, les joues, les jambes, nos rêves étaient plus rapides que nous. À qui est-ce que je ressemble le plus, qui me ressemble ? Sara Hallström
Exposition organisée avec le soutient de IASPIS, the International Artists' Studio Program in Sweden.